Said1 said:
Wow, do you have any links for that story?
had a link, but the French government is good at cleaning things, like others...
here's the story in French :
--------
« La violence venue de banlieue gagne la capitale »
CHRISTOPHE CARESCHE, adjoint au maire chargé de la sécurité à Paris
AU LENDEMAIN de la mort de Zakaria Babamou, 18 ans, poignardé au rond-point des Champs-Elysées samedi soir, l'élu demande une « meilleure sécurisation » sur la célèbre avenue sans pour autant en faire un « sanctuaire ». Un jeune homme a été mortellement poignardé sur ce qui est considéré comme la plus belle avenue du monde. N'est-ce pas aussi la conséquence d'un changement dans les fréquentations habituelles de ce lieu symbolique ? Christophe Caresche.
L'avenue des Champs-Elysées est - par définition et légitimement - un lieu de très forte attractivité et de rassemblement pour les jeunes de banlieue. Ils y trouvent tout ce qu'ils aiment : cinémas, restaurants et surtout une ambiance unique qu'ils ne trouvent qu'ici. Si autant de jeunes s'y rassemblent, c'est aussi parce que les transports en commun leur donnent cette facilité d'accès. Mais il est vrai que l'on constate, depuis quelque temps, des manifestations de violences bien plus importantes à Paris que dans le passé. Cela permet de relativiser les communiqués de victoire de la préfecture de police sur la baisse de la délinquance à Paris. On peut s'interroger donc sur les statistiques. Pouvez-vous être plus précis ? Les coups et blessures volontaires ont beaucoup augmenté ainsi que les outrages et menaces. Le phénomène est inquiétant et s'est installé. La violence de la banlieue gagne la capitale. Il y a eu aussi dans un passé récent des affront! ements violents entre bandes déjà dans le XIV e . Ces problèmes existent et perdurent, il ne faut donc pas les nier. Pour les résoudre, cela passe par une sensibilisation de la préfecture de police, mais c'est un aussi un défi à la société qui se pose. Nous avons d'ailleurs une réunion sur ce point dans l'arrondissement concerné afin de trouver des solutions et faire face à ce défi. Quelles solutions peuvent être mises en oeuvre pour, justement, endiguer ces rivalités entre bandes ? La mairie de Paris s'est déjà engagée dans plusieurs actions afin de décharger la police nationale de certaines missions - comme les conflits de voisinage, la circulation - pour qu'elle puisse se concentrer sur les problèmes de violence. Mais les problèmes demeurent malgré tout. Il faut donc mettre en place des conditions de sécurisation autour des Champs-Elysées à la hauteur de leur fréquentation par cette jeunesse de banlieue. Et pourtant, c'est déjà l'un des lieux les plus surveillés! de la capitale en raison de la proximité du palais présidentiel et du ministère de l'Intérieur. La solution réside sans doute dans un effort de meilleure coordination entre l'action policière et judiciaire. N'y a t-il pas un risque de couper ce quartier du reste du monde en le sécurisant par tous les moyens ? Il n'est pas question de sanctuariser les Champs-Elysées. Ce serait une erreur. Cette avenue est par-dessus tout un lieu public et ne doit pas être un lieu réservé à telle ou telle catégorie sociale. Il n'est pas question d'en interdire l'accès aux jeunes car leur venue fait partie du mouvement de la modernité et de liberté. Mais il faut songer à repenser la sécurité sur cette avenue afin de prévenir la récidive de drames comme celui que nous venons de connaître.
Propos recueillis par Jean-Marc Ducos
Le Parisien , lundi 29 novembre 2004